7 et 8ème APPARITIONS
Les mérites de l’obéissance sont très efficaces pour délivrer les âmes du purgatoire. Saint Jean Climaque dit que celui qui obéit est certain de plaire à Dieu et d’être traité avec bonté à son tribunal.
La Bienheureuse Emélie, dominicaine, prieure du couvent de Sainte-Marguerite, à Verceil, faisait l’impossible pour convaincre ses religieuses du mérite de l’obéissance. La règle défendait de boire entre les repas sans permission.
Une sœur, nommée Cécile, étant un jour très altérée, se vit refuser la permission de boire. Elle offrit ce dur sacrifice à Dieu, en union avec la grande soif de Notre Seigneur sur la croix. Elle mourut peu de temps après.
Il y avait trois jours qu’elle était ensevelie, lorsqu’elle apparut toute resplendissante à la sœur Emélie. Elle lui raconta que, devant souffrir pour avoir été trop attachée à ses parents, elle avait été promptement délivrée, en récompense de la soif qu’elle avait soufferte par obéissance : « A mon troisième jour de purgatoire, dit-elle, mon ange gardien est venu verser sur les flammes, le peu d’eau dont je m’étais privée et les a complètement éteintes, pour me conduire en paradis, avec lui. »
La bienheureuse Emélie avait aussi une religieuse, appelée Marie-Isabelle, qui éprouvait du dégoût pour les exercices de piété, à l’église, et leur préférait les amusements ; elle était toujours sortie la première de la chapelle. Or, la bienheureuse l’arrêta, un jour, à la porte, et lui demanda pourquoi elle était si pressée de s’éloigner du Très Saint Sacrement. La religieuse avoua bonnement qu’elle s’y ennuyait trop. « C’est très bien, lui dit la prieure ; mais si vous n’êtes pas capable de demeurer commodément assise, à chanter l’office divin, comment ferez-vous pour rester dans les tourments du feu du purgatoire ? Pour vous éviter cette terrible punition de l’autre vie, je vous ordonne de ne sortir de l’église que la dernière. »
La sœur se soumit avec grande simplicité. Dieu bénit cette obéissance en lui ôtant le dégoût et l’ennui dont elle se plaignait ; elle éprouva, au contraire, une grande joie à prier et à rester à l’église après toutes les autres. Ce n’est pas tout, elle obtint encore, à cause de cette obéissance, que toutes les heures, ainsi à prier dans la chapelle, seraient diminuées sur la durée de son purgatoire.
Sans doute que ce fut la bienheureuse Emélie qui lui obtint ces faveurs ; car ses prières étaient si efficaces, qu’elles obtinrent que les trois jours que son propre père devait passer en purgatoire, fussent changés en trois heures seulement.
Ne craignons point de prier longtemps devant le Très Saint Sacrement surtout, puisque ces moments-là sont de beaucoup les plus précieux de notre vie, et qu’ils nous seront très richement payés au purgatoire, comme au ciel.
Tiré du livre :
« Apparitions des Ames du Purgatoire,
de J.S. BENOIT Prêtre »