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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
22 septembre 2013

LES MAUVAISES LANGUES

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Les uns médisent par envie, c’est ce qui arrive, surtout parmi les gens du même état, pour s’attirer les pratiques. Ils diront du mal des autres : que leurs marchandises ne valent rien, ou qu’ils trompent, qu’il n’y a rien chez eux et qu’il leur serait impossible de donner la marchandise à ce prix, que plusieurs personnes s’en sont plaintes… Qu’ils verront bien qu’elle ne leur fera pas bon usage… Ou bien que le poids n’y est pas ni la mesure. Un journalier dira qu’un autre n’est pas bon ouvrier, que voilà combien de maisons où il va, et qu’on n’en est pas trop content ; il ne travaille pas, il s’amuse. Ou bien : il ne sait pas travailler. « Ce que je vous dis, il n’en faut rien dire, ajoutent-ils, parce que cela lui porterait perte. « Il faut, lui dites-vous ? Il valait bien mieux, vous-mêmes ne rien dire, cela aurait été bien plus tôt fait. »

Un habitant verra que le bien de son voisin prospère mieux que le sien : cela le fâche, il en dira du mal. D’autres parlent mal de leur voisin par vengeance : si vous avez dit ou fait quelque chose à quelqu’un, même par devoir ou charité, ils chercheront à vous décrier, à inventer mille choses contre vous, afin de se venger. Si l’on dit du bien, cela les fâche, ils vous diront : « Il est bien comme les autres, il a bien ses défauts. Il a fait cela, il a dit cela. Vous ne le connaissez pas ? C’est que vous n’avez jamais eu à faire avec lui. »

Plusieurs médisent par orgueil, ils croient se relever en rabaissant les autres, en disant du mal des autres. Ils feront valoir leurs prétendues bonnes qualités. Tout ce qu’ils diront et feront sera bien, et tout ce que les autres diront ou feront sera mal. Mais, la plupart médisent par légèreté, par une certaine démangeaison de parler, sans examiner si c’est vrai ou non. Il faut qu’ils parlent. Quoique ceux-là soient moins coupables que les autres, c’est-à-dire que ceux qui médisent par haine, par envie ou par vengeance, ils ne sont pas sans péché. Quelque motif qui les fasse agir, ils ne flétrissent pas moins la réputation du prochain.

Je crois que le péché de médisance renferme presque tout ce qu’il y a de plus mauvais. Oui, mes frères, ce péché renferme le poison de tous les vices, la petitesse de la vanité, le venin de la jalousie, l’aigreur de la colère, le fiel de la haine et la légèreté si indigne d’un chrétien… N’est-ce pas, en effet, la médisance qui sème presque partout la discorde, la division, qui brouille les amis, qui empêche les ennemis de se réconcilier, qui trouble la paix des ménages, qui aigrit le frère contre le frère, le mari contre la femme, la belle-fille contre sa belle-mère, le gendre contre son beau-père ? Combien de ménages bien d’accord, qu’une seule mauvaise langue a mis sens dessus dessous, qui ne peuvent ni se voir, ni se parler. Qui en est la cause ? La seule mauvaise langue du voisin ou de la voisine…

Oui, mes frères, la langue d’un médisant empoisonne toutes les bonnes actions et met à jour toutes les mauvaises. C’est elle qui, tant de fois, répand sur toute une famille des taches, qui passent des pères aux enfants, d’une génération à une autre, et qui, peut-être, ne s’effaceront jamais. La langue médisante va même fouiller jusque dans le tombeau des morts, elle remue les cendres de ses pauvres malheureux, en faisant revivre, c’est-à-dire en renouvelant, leurs défauts qui étaient ensevelis avec eux dans le tombeau. Quelle noirceur ! Mes frères, de quelle indignation ne seriez-vous pas pénétrés, si vous voyiez un malheureux acharné contre un cadavre, le déchirer en mille pièces ? Cela vous ferait gémir de compassion. Eh bien ! Le crime est encore bien plus grand d’aller renouveler les fautes d’un pauvre mort. Combien de personnes, qui ont cette habitude en parlant de quelqu’un qui sera mort : « Ah ! Il en a bien fait en son temps, c’était un ivrogne accompli, un adroit fini, enfin, c’était un mauvais vivant. » Hélas ! Mon ami, peut-être que vous vous trompez, et quand serait tel que vous le dîtes, peut-être qu’il est maintenant dans le ciel, le bon Dieu l’a pardonné. Mais où est votre charité ?

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