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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
23 septembre 2013

OH ! MON DIEU, QUE LA MORT VA FAIRE DECOUVRIR DE VOLEURS !

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Je ne veux pas vous parler, mes frères, de ceux qui prêtent à sept, huit, neuf et dix pour cent. Laissons-les de côté. Il faudrait pour leur faire sentir toute la grandeur et la noirceur de leur injustice et de leur cruauté, qu’un de ces vieux usuriers qui, depuis trois ou quatre mille ans, brûlent en enfer, vînt leur faire le récit des tourments qu’il endure et dont ses mille injustices sont la cause. Non, ce n’est pas là mon dessein. Ceux-là savent bien qu’ils font mal et que jamais Dieu ne leur pardonnera, s’ils ne rendent à qui ils ont fait tort. Tout ce que je leur dirais ne servirait qu’à les rendre plus coupables. Entrons dans un détail qui en regarde un plus grand nombre. Je dis que le bien acquis injustement n’enrichira jamais celui qui le possède. Au contraire, il sera une source de malédictions pour toute sa famille. Oh ! Mon Dieu ! Que l’homme est aveugle ! Il est parfaitement convaincu qu’il ne vient dans ce monde que pour un petit moment. A chaque moment, il en voit partir de plus jeunes et de plus robustes que lui. N’importe, cela ne lui fait pas ouvrir les yeux. L’Esprit Saint a beau lui dire par la bouche du saint homme Job qu’il est venu dans le monde dépourvu de tout et qu’il en sortira de même, que tous ces biens après lesquels il court le quitteront tous au moment qu’il y pensera le moins : tout cela ne l’arrête pas encore. Saint Paul affirme que celui qui veut devenir riche par des voies injustes, ne tardera pas de tomber dans de grands égarements. Bien plus, qu’il ne verra jamais la face de Dieu. Cela est si vrai que, sans un miracle de la grâce, un avare ou si vous voulez une personne qui a acquis quelque bien par fraude ou par adresse, ne se convertira presque jamais, tant ce péché aveugle celui qui le commet. Ecoutez comment Saint Augustin parle à ceux qui ont du bien d’autrui. Vous aurez beau, leur dit-il, vous confesser, vous aurez beau faire pénitence te pleurer vos péchés, si vous ne rendez pas, quand vous le pouvez, jamais Dieu ne vous pardonnera… Ou rendez ce qui n’est pas à vous, ou il faudra vous résoudre à aller brûler dans les enfers. L’Esprit Saint ne se contente pas seulement de nous défendre de prendre et de désirer le bien de notre prochain, il ne veut pas même que nous les regardions, dans la crainte que cette vue nous y fasse porter la main dessus. Le prophète Zacharie nous dit que la malédiction du Seigneur restera sur la maison du larron jusqu’à ce qu’elle soit détruite. Et moi je dis que non seulement le bien mal acquis par fraude ou par adresse ne profitera pas, mais qu’il sera cause que votre bien acquis légitimement périra et que vos jours seront abrégés.

Si je voulais, mes frères, examiner la conduite de ceux qui sont ici présents, je ne trouverais peut-être que des voleurs. Cela vous étonne ? Ecoutez-moi un instant et vous allez reconnaître que cela est vrai.

Les vols les plus communs se font dans les ventes et les achats. Entrons dans le détail afin que vous connaissiez le mal que vous faites et, en même temps, puissiez vous corrigez. Lorsque vous portez vendre vos denrées, l’on vous demandera si vos œufs ou votre beurre sont frais. Vous vous empresserez de répondre que oui, tandis que vous savez tout le contraire. Pourquoi le dites-vous ? Sinon pour voler deux ou trois sous à une pauvre personne qui, peut-être, les a empruntés pour entretenir son ménage ? Une autre fois, c’est en vendant du chanvre. Vous aurez la précaution de cacher en dedans le plus petit ou le plus mauvais. Vous direz peut-être : « Si je ne fais pas ainsi, je ne le vendrai pas autant. » C’est-à-dire, si vous vous conduisiez comme un bon chrétien, vous ne voleriez pas comme vous le faites. Une autre fois, vous vous êtes aperçu que dans votre compte, l’on vous avait donné plus qu’il ne fallait, mais vous n’avez rien dit. « Tant pis pour cette personne. Ce n’est pas de ma faute. » Ah ! Mon ami, un jour viendra où ‘on vous dira peut-être avec plus de raison : « Tant pis pour toi ! » Telle personne veut vous acheter du blé, du vin ou des bêtes. Elle vous demandera si ce blé est d’une bonne année. Sans balancer, vous l’assurez que cela est. Votre vin, vous le mélangez avec d’autre mauvais et vous le vendez comme tout bon. Si l’on ne veut pas vous croire, vous le jurez, et ce n’est pas une fois, mais vingt fois que vous donnez votre âme au démon. Oh ! Mon ami, tu n’as pas besoin de tant te tourmenter pour te donner à lui ; il y a longtemps que tu lui appartiens !

« Cette bête, vous dira-t-on encore, a-t-elle quelque défaut ? Il ne faut pas me tromper, je viens d’emprunter cet argent, si vous le faites, me voilà dans la misère ! »

« Ah ! Certes, non, reprenez-vous, cette bête est très bonne. Si je la vends, ce n’est pas sans en être fâché. Si je pouvais faire autrement, je ne la vendrais pas. »

Et, en réalité, vous la vendez parce qu’elle ne vaut rien et ne peut plus vous servir.

« Je fais comme les autres. Tant pis pour celui qui est attrapé. L’on m’a trompé, je tâche de tromper, sans quoi je perdrais trop. »

« N’est-ce pas mon ami, les autres se damnent, il faut bien que vous vous damniez aussi. Ils vont en enfer, il faut bien que vous y alliez avec eux. Vous aimez mieux avoir quelques sous de plus, et aller brûler en enfer pendant toute l’éternité ! Eh bien ! Je vous dis que si vous avez vendu une bête avec des défauts cachés, vous êtes obligés de dédommager l’acheteur de la perte que ces défauts cachés peuvent lui avoir causée, sans quoi, vous serez damné. »

« Ah ! Si vous étiez à notre place, vous feriez bien comme nous. »

« Oui, sans doute, je ferais comme vous si, comme vous je voulais me damner. Mais voulant me sauver, je ferais tout le contraire de ce que vous faites. »

 

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23 septembre 2013

LA COLERE NE MARCHE PAS SEULE

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O mon Dieu ! Quelle triste compagnie que celle d’une personne qui est sujette à la colère ! Voyez une pauvre femme qui a un mari de cette sorte. Si elle a la crainte de Dieu, et veut lui éviter les offenses et à elle les mauvais traitements, elle ne peut lever la langue, quand même elle en aurait le plus grand désir du monde. Il faut qu’elle se contente de gémir et de pleurer en secret, afin de ne point faire mauvais ménage ni donner scandale.

« Mais, me dira un homme emporté, pourquoi me tient-elle tête ? On sait bien que je suis vif. »

Vous êtes vif, mon ami, mais croyez-vous que les autres ne le soient pas aussi bien que vous ? Dites donc plutôt que vous n’avez point de religion, et vous direz ce que vous êtes. Est-ce qu’une personne qui a la crainte de Dieu ne doit pas savoir gouverner ses passions, au lieu de se laisser gouverner par elles ?

Hélas ! Si j’ai dit qu’il y a des femmes malheureuses parce qu’elles ont des maris emportés, il y a des maris qui ne sont pas moins malheureux avec des femmes qui ne sauront jamais leur dire un mot de bonne grâce, qu’un rien emporte et met hors d’elles-mêmes. Mais quel malheur dans un ménage lorsque ni l’un ni l’autre ne veulent plier. Ce n’est plus que disputes, colères et malédictions. O grand Dieu ! N’est-ce pas là un enfer ? Hélas ! A quelle école sont ces pauvres enfants ? Quelles leçons de sagesse et de douceur reçoivent-ils ? Saint Basile nous dit que la colère rend l’homme semblable au démon, parce qu’il n’y a que le démon qui soit capable de se livrer à ces sortes d’excès… Et j’ajoute que la colère ne marche jamais seule : elle est toujours accompagnée de beaucoup d’autres péchés…

Vous avez entendu un père en colère prononcer des jurements, des imprécations et des malédictions. Hé bien ! Ecoutez ces enfants lorsqu’ils seront en colère : mêmes jurements, mêmes imprécations, et le reste ! Ainsi les vices des parents passent à leurs enfants, comme leurs biens, et encore mieux. Les anthropophages ne tuent que les étrangers pour les manger, mais parmi les chrétiens il y a des pères et des mères qui, pour assouvir leurs passions, souhaitent la mort de ceux à qui ils ont donné la vie, et qui livrent au démon ceux que Jésus Christ a rachetés par son sang précieux. Combien de fois n’entend-on pas dire, à ces pères et mères sans religion :

« Ah ! Maudit enfant, tu ne … une fois ! Tu m’ennuies, le bon Dieu ne te punira donc pas une bonne fois ! … Je voudrais que tu sois aussi loin que tu es près ! Ce mâtin d’enfant ! Ce démon d’enfant ! Ces ch… d’enfants ! Ces bêtes d’enfants ! »

Et le reste. O mon Dieu ! Toutes ces malédictions peuvent-elles bien sortir de la bouche d’un père ou d’une mère qui ne devraient souhaiter que les bénédictions du ciel à leurs pauvres enfants ? Si nous voyons tant d’enfants insensés, revêches, sans religion, estropiés, n’en cherchons pas la cause ailleurs que dans les malédictions des parents, du moins pour le plus grand nombre.

Quel est donc le péché de ceux qui se maudissent eux-mêmes dans les moments d’ennui ? C’est un crime épouvantable qui combat la nature et la grâce. Car la nature et la grâce nous inspirent de l’amour pour nous-mêmes. Celui qui se maudit ressemble à un enragé qui se tue de ses propres mains. Il est même pire. Souvent, il s’en prend à son âme, en disant : « Que Dieu me damne ! Que le démon m’emporte ! J’aimerais autant être en enfer que comme je suis ! » Ah ! Malheureux, dit Saint Augustin, que Dieu ne te prenne pas au mot, car tu irais vomir le venin de ta rage dans les enfers. O mon Dieu ! Si un chrétien pensait bien à ce qu’il dit … Oh ! Qu’un homme sujet à la colère est donc malheureux ! … Pourra-t-on jamais le comprendre !

Quel est encore le péché d’un mari ou d’une femme, d’un frère et d’une sœur, qui vomissent les uns contre les autres toutes sortes de blasphèmes ? … Ils s’arracheraient, s’ils le pouvaient, les yeux, et même la vie.

« Maudite femme ou maudit mari, s’écrient-ils, au moins si je ne t’avais jamais vu et jamais connu. Ah ! Maudit père, qui m’a conseillé de te prendre ! »

O mon Dieu ! Quelle horreur pour des chrétiens qui ne devraient travailler qu’à devenir des saints ! Ils font ce que font les démons et les réprouvés ! Combien ne voyons-nous pas de frères et de sœurs souhaiter la mort, se maudire, pour être plus riches ou pour quelques injures qu’ils auront reçues ; conserver souvent de la haine toute leur vie et avoir de la peine à se pardonner avant de mourir.

C’est encore un gros péché que de maudire le temps, les bêtes, son travail. Combien de gens, quand le temps n’est pas selon leur volonté, le maudissent, en disant : « Maudit temps ! Tu ne changeras donc pas ! » Vous ne savez pas ce que vous dites, c’est comme si vous disiez : « Ah ! Maudit Dieu qui ne me donne pas un temps comme je le voudrais. » D’autres maudissent leurs bêtes : « Ah ! Maudite bête, je ne pourrai donc te faire aller comme je le veux ! … Que le démon t’emporte ! Que le tonnerre t’écrase ! Que le feu du ciel te grille » ! … Ah ! Malheureux, vos malédictions ont plus souvent leur effet que vous ne le pensez… Mais que faut-il faire ? … Il faut que toutes les peines qui nous arrivent nous fassent ressouvenir que, nous étant révoltés contre Dieu, il est juste que les créatures se révoltent contre nous. Il ne faut jamais donner aux autres, occasion de nous maudire… S’il vous arrive quelque chose de fâcheux, au lieu de charger de malédictions ce qui ne va pas comme vous voulez, il vous serait aussi facile et bien plus avantageux de dire : « Que Dieu vous bénisse » ! Imitez le saint homme Job qui bénissait le nom du Seigneur dans toutes les peines qui lui arrivaient, et vous recevrez les mêmes grâces que lui… Je vous le souhaite.

 

23 septembre 2013

J'APPELLE MAUVAISE COMPAGNIE

 

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J’appelle mauvaise compagnie, mes frères, cet homme sans religion qui ne s’embarrasse ni des commandements de Dieu, ni de ceux de l’Eglise, qui ne connaît ni Carême, ni Pâques, qui ne vient presque jamais à l’église, ou s’il y vient, ce n’est que pour scandaliser les autres par ses manières si peu religieuses. Vous devez le fuir sans quoi vous ne tarderez pas de lui ressembler même sans vous en apercevoir. Il vous apprendra par ses mauvais discours, ainsi que par ses mauvais exemples, à mépriser les choses les plus saintes et à négliger vos devoirs les plus sacrés. Il commencera à tourner en ridicule votre piété, à faire quelque plaisanterie sur la religion et sur ses ministres. Il vous débitera quelques calomnies sur les prêtres et sur la confession, au point qu’il vous fera perdre entièrement le goût pour la fréquentation des sacrements. Il ne parlera des instructions de vos pasteurs que pour les tourner en ridicule, et vous êtes sûrs que si vous le fréquentez quelque temps, vous verrez que sans vous apercevoir, vous allez perdre le goût pour tout ce qui a rapport au salut de votre âme. J’appelle mauvaise compagnie, mes frères, ce jeune ou ce vieux mal embouché qui n’a que de sales paroles à la bouche. Prenez bien garde, mes frères, cette personne a la peste ! Si vous la fréquentez, vous êtes sûrs qu’elle vous la donnera et que vous mourrez, sans un miracle de la grâce. Le démon se servira de ce misérable pour salir votre imagination et pourrir votre cœur. J’appelle mauvaise compagnie, mes frères, cette personne curieuse, inquiète et médisante qui veut tout savoir ce qui se passe dans les maisons, qui est toujours prête à juger ce qui ne la regarde pas. Le Saint Esprit que ces personnes non seulement sont odieuses à tout le monde, mais encore qu’elles sont maudites du Seigneur. Fuyez-les, mes frères, sans quoi vous allez faire comme elles. Vous-mêmes y périrez.

23 septembre 2013

VOS AFFAIRES VONT-ELLES MIEUX ?

 

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Un autre désordre qui règne dans les ménages et entre les ouvriers, ce sont les impatiences, les murmures, les jurements. Eh bien ! Mes frères, que gagnez-vous par vos impatiences et vos murmures ? Vos affaires en vont-elles mieux ? En souffrez-vous moins ? N’est-ce pas tout le contraire ? Vous en souffrez davantage, et ce qu’il y a encore de plus malheureux, c’est que vous en perdez tout le mérite pour le ciel. Mais, me direz-vous peut-être, cela est bien bon pour ceux qui n’ont rien à endurer ; si vous étiez à ma place, vous feriez peut-être encore pis. Je conviens bien de tout cela, mes frères, si nous n’étions pas chrétiens, si nous n’avions pas d’autre espérance que les biens et les plaisirs que nous pouvons goûter en ce monde. Si, dis-je, nous étions les premiers qui souffrions ; mais, depuis Adam jusqu’à présent, tous les saints ont eu quelque chose à souffrir, et la plus grande partie, beaucoup plus que nous ; mais ils ont souffert avec patience, toujours soumis à la volonté de Dieu, et à présent, leurs peines sont finies, leur bonheur qui est commencé ne finira jamais. Ah ! Mes frères, regardons ce beau ciel, pensons au bonheur que Dieu nous y prépare, et nous endurerons tous les maux de la vie, en esprit de pénitence, avec l’espérance d’une récompense éternelle. Si vous aviez le bonheur, le soir, de pouvoir dire que votre journée est toute pour le bon Dieu !

Je dis que les ouvriers, s’ils veulent gagner le ciel, doivent souffrir avec patience la rigueur des saisons, la mauvaise humeur de ceux qui les font travailler ; éviter ces murmures et ces jurements si communs entre eux et remplir fidèlement leur devoir. Les époux et les épouses doivent vivre en paix dans leur union, s’édifier mutuellement, prier l’un pour l’autre, supporter leurs défauts avec patience, s’encourager à la vertu par leurs bons exemples et suivre les règles saintes et sacrées de leur état, en pensant qu’ils sont les enfants des saints, et que, par conséquent, ils ne doivent pas se comporter comme des païens qui n’ont pas le bonheur de connaître le vrai Dieu. Les maîtres doivent prendre les mêmes soins de leurs domestiques que de leurs enfants, en se rappelant ce que dit Saint Paul : que s’ils n’ont pas soin de leurs domestiques, ils sont pires que des païens, ils seront punis plus sévèrement au jour du jugement. Les domestiques sont pour vous servir et vous être fidèles, et vous devez les traiter non comme des esclaves, mais comme vos enfants et vos frères. Les domestiques doivent regarder leurs maîtres comme tenant la place de Jésus Christ sur la terre. Leur devoir est de les servir avec joie, de leur obéir de bonne grâce, sans murmures, et soigner leur bien comme le leur propre. Les domestiques doivent éviter entre eux ces actes extrêmement familiers qui sont si dangereux et si funestes à l’innocence. Si vous avez le malheur de vous trouver dans une de ces occasions, vous devez la quitter, quoi qu’il vous en coûte : c’est précisément là où vous devez suivre le conseil que Jésus christ vous donne, en vous disant que si votre œil droit, ou votre main droite vous sont une occasion de péché, arrachez-les et les jetez loin de vous, parce qu’il vaut mieux aller au ciel avec un œil ou une main de moins, que d’être précipité en enfer avec tout votre corps ; c’est-à-dire que, quelque avantageuse que soit la condition où vous êtes, il faut la quitter sans délai, sans quoi, jamais vous ne vous sauverez. Préférez, nous dit Jésus Christ, votre salut, parce que c’est la seule chose que vous devez avoir à cœur ! Hélas ! Mes frères, qu’ils sont rares ces chrétiens qui sont prêts à tout souffrir plutôt que d’exposer le salut de leur âme.

23 septembre 2013

PARTOUT OU LE PECHE SE COMMETTRA

 

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Comment, vous vous plaignez de ce que vos bêtes périssent ? Vous avez sans doute oublié tous ces crimes qui se sont commis pendant cinq ou six mois de l’hiver dans vos écuries ? Vous avez oublié ce que dit l’Esprit Saint : « Que partout où le péché se commettra, la malédiction du Seigneur tombera. » Hélas ! Combien de jeunes gens qui auraient encore leur innocence s’ils n’avaient pas été à certaines veillées et qui, peut-être, ne reviendront jamais à Dieu ? N’est-ce pas encore, au sortir de là, que vont courir les jeunes gens qui forment des liaisons qui, le plus souvent, finissent par le scandale et la perte de la réputation d’une jeune fille ? N’est-ce pas là que ces jeunes libertins, après avoir vendu leur âme au démon, vont encore perdre celles des autres ? Oui, mes frères, les maux qui en découlent sont incalculables. Si vous êtes chrétiens, et que vous désiriez sauver vos âmes et celles de vos enfants et de vos domestiques, vous ne devez jamais tenir de veillées chez vous, à moins que vous n’y soyez vous, un des chefs de la maison, pour empêcher que Dieu ne soit offensé. Lorsque vous êtes tous entrés, vous devez fermer la porte et n’y laisser entrer personne. Commencez votre veillée en récitant une ou deux dizaines de votre chapelet pour attirer la protection de la Sainte Vierge, ce que vous pouvez en travaillant. Ensuite, bannissez toutes ces chansons lascives ou mauvaises : elles profanent votre cœur et votre bouche qui sont les temples de l’Esprit Saint, ainsi que tous ces contes qui ne sont que des mensonges et qui, le plus ordinairement, sont contre des personnes consacrées à Dieu, ce qui les rend plus criminels. Et vous ne devez jamais laisser aller vos enfants dans les autres veillées. Pourquoi est-ce qu’ils vous fuient, sinon pour être plus libres ? Si vous êtes fidèles à remplir vos devoirs, Dieu sera moins offensé et vous, moins coupables.

 

 

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22 septembre 2013

LE TUYAU DE L'ENFER

 

 

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Il y a encore un désordre d’autant plus déplorable qu’il est plus commun, ce sont les paroles libres. Non, mes frères, rien de plus abominable, de plus affreux que ces paroles. En effet, mes frères, quoi de plus contraire à la sainteté de notre religion que des paroles impures ? Elles outragent Dieu, elles scandalisent le prochain. Pour parler plus clairement, elles perdent tout. Il ne faut souvent qu’une parole déshonnête pour occasionner mille mauvaises pensées, mille désirs honteux, peut-être même pour faire tomber dans un nombre infini d’autres infamies, et pour apprendre aux âmes innocentes le mal qu’elles avaient le bonheur d’ignorer. Eh quoi ! Mes frères, un chrétien peut-il bien se laisser occuper l’esprit de telles horreurs, un chrétien qui est le Temple de l’Esprit Saint, un chrétien qui a été sanctifié par l’attouchement du corps adorable et par le sang précieux de Jésus Christ ! O mon Dieu, que nous connaissons peu ce que nous faisons en péchant ! Si notre Seigneur vous dit que l’on peut connaître un arbre à son fruit, jugez d’après le langage de certaines personnes quelle doit être la corruption de leur cœur, et cependant, rien de plus commun. Quelle est la conversation des jeunes gens ? Ont-ils autre chose à la bouche ? Entrez, oserai-je le dire avec saint Jean Chrysostome, entrez dans ces cabarets, c’est-à-dire dans ces repaires d’impureté. Sur quoi roule la conversation, même parmi les personnes d’un certain âge ? Ne vont-ils pas jusqu’à se faire gloire à celui qui en dira le plus ? Leur bouche n’est-elle pas semblable à un tuyau dont l’enfer se sert pour vomir toutes les ordures de ses impuretés sur la terre, et entraîner les âmes à lui ? Que font ces mauvais chrétiens, ou plutôt ces envoyés des abîmes ? Sont-ils dans la joie ? Au lieu de chanter les louanges de Dieu, ce sont les chansons les plus honteuses qui devraient faire mourir un chrétien d’horreur. Ah ! Grand Dieu ! Qui ne frémirait pas en pensant au jugement que Dieu en portera. Si, comme Jésus Christ nous l’assure lui-même, une seule arole inutile ne restera pas sans punition, hélas ! Quelle sera donc la punition de ces discours licencieux, de ces propos indécents, de ces horreurs infâmes, qui font dresser les cheveux ? Voulez-vous concevoir l’aveuglement de ces pauvres malheureux, écoutez ces paroles :

« Je n’ai point de mauvaise intention, vous disent-ils encore ; c’est pour rire, ce ne sont que des bagatelles et des bêtises qui ne font rien. »

«Eh quoi ! Mes frères, un péché aussi affreux aux yeux de Dieu, un péché, dis-je, que le sacrilège seul peut surpasser ! C’est une bagatelle pour vous ! Oh ! C’est que votre cœur est gâté et pourri. Oh ! Non, non, l’on ne peut pas rire et badiner de ce que nous devrions fuir avec plus d’honneur qu’un monstre qui nous poursuit pour nous dévorer. D’ailleurs, mes frères, quel crime d’aimer ce que Dieu veut que nous détestions souverainement ! Vous me dites que vous n’avez point de mauvaise intention : mais dites-moi aussi, pauvre et misérable victime des abîmes, ceux qui vous entendent en auront-ils moins de mauvaises pensées et de désirs criminels ? Votre intention arrêtera-t-elle leur imagination et leur cœur ? Parlez plus clairement en disant que vous êtes la cause de leur perte et de leur damnation éternelle. Oh ! Que ce péché jette des âmes en enfer ! L’Esprit Saint nous dit que ce maudit péché d’impureté a couvert la surface de la terre. Non, mes frères, non, je ne vais pas plus loin en cette matière ; j’y reviendrai dans une instruction, où j’essaierai de vous le dépeindre encore avec bien plus d’horreur.

 

 

 

 

22 septembre 2013

SAINT NICOLAS ROULAIT AUTOUR DE TROIS DEMOISELLES

 

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Mais, dites-moi, mes frères, sur quoi sont fondés tous ces jugements et ces sentences ? Hélas ! C’est sur de faibles apparences et, le plus souvent, sur un on dit. Mais, peut-être me direz-vous que vous avez vu et entendu. Hélas ! Vous pouvez la même chose vous tromper en voyant et en entendant, vous allez le voir… Voici un exemple qui va vous montrer, comme on ne peut pas mieux, que nous pouvons facilement nous tromper, et que nous nous trompons presque toujours. Dites-moi, mes frères, qu’auriez-vous dit si vous aviez vécu du temps de Saint Nicolas, et que vous l’eussiez vu venir, au milieu de la nuit, tourner autour de la maison de trois jeunes demoiselles, examinant bien et prenant bien garde que personne ne le vît. Voilà un évêque, auriez-vous tout de suite pensé, qui déshonore son caractère, c’est un fameux hypocrite. Dans l’église, il semble être un saint, et le voilà, au milieu de la nuit, à la porte de trois demoiselles, qui n’ont pas trop bonne réputation. Cependant, mes frères, cet évêque qui très certainement serait condamné, était un grand saint et très chéri de Dieu. Ce qu’il faisait était la meilleure œuvre du monde. Afin d’éviter à ces jeunes personnes la honte de demander, il venait la nuit et leur jetait de l’argent par leur fenêtre, craignant que la pauvreté les fît s’abandonner au péché.

Ce qui doit nous porter à ne jamais juger des actions de notre prochain sans avoir bien réfléchi auparavant. Et encore, seulement lorsque nous sommes chargés de la conduite de ces personnes, comme les pères et mères, les maîtres et maîtresses. Pour toute autre personne, nous faisons presque toujours mal. Oui, mes frères, j’ai vu des personnes jugeant mal les intentions de leur prochain, dont je savais très bien que les intentions étaient bonnes. J’avais beau le leur faire comprendre, cela ne faisait rien. Ah ! Maudit orgueil, que tu fais de mal et que tu conduis d’âmes en enfer ! Dites-moi, mes frères, sommes-nous mieux fondés sur les jugements que nous portons sur les actions de notre prochain, que ceux qui auraient vu saint Nicolas qui roulait autour de cette maison, et qui tâchait de trouver la porte de la chambre de ces trois demoiselles ? Ce n’est pas à nous que les autres doivent rendre compte de la vie, mais à Dieu seul. C’est vouloir nous établir juge de ce qui ne nous regarde pas. Les péchés des autres seront pour les autres, c’est-à-dire pour eux, et les nôtres, pour nous. Le bon Dieu ne nous demandera pas compte de ce que les autres ont fait ; mais bien de ce que nous aurons fait nous-mêmes. Prenons seulement garde à nous et ne nous tourmentons pas tant des autres, en pensant et en disant ce qu’ils ont fait ou dit.  Tout cela, mes frères, n’est que peine perdue, qui ne peut venir que d’un fond d’orgueil semblable à celui de ce pharisien qui n’était occupé qu’à penser et à juger mal de son prochain, au lieu de bien s’occuper de lui-même et de gémir sur sa pauvre vie. Non, mes frères, laissons la conduite du prochain de côté, contentons-nous de dire, comme le saint roi David : « mon Dieu, faites-moi la grâce de me connaître, tel que je suis, afin que je voie ce qui peut vous déplaire, pour que je puisse me corriger, me repentir et obtenir le pardon. » Non, mes frères, tant qu’une personne s’amusera à examiner la conduite des autres, ni elle ne se connaîtra, ni elle ne sera au bon Dieu.

22 septembre 2013

OH ! TOUT LE MONDE LE DIT !

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Dira-t-on du bien d’une fille en racontant ses bonnes qualités ? Ah ! Vous dira l’un, si elle a de bonnes qualités, elle en a bien aussi de mauvaises. Elle fréquente la compagnie d’un tel qui n’a pas trop bonne réputation. Je suis bien sûr qu’ils ne se voient pas pour faire le bien. Et voilà une telle, qui va bien parée et qui pare bien ses enfants : elle ferait bien mieux de payer ce qu’elle doit. A voir une telle : elle paraît bonne et affable à tout le monde, si vous la connaissiez come moi, vous en jureriez bien autrement : elle ne fait toutes ces grimaces que pour mieux cacher ses désordres. Un tel va la demander en mariage, mais s’il me demandait conseil, je lui dirais ce qu’il ne sait pas… Qui est cette personne qui passe ? Dira un autre. Hélas ! Mon ami, quand vous ne la connaîtriez pas, il n’y aurait pas grand mal. Je ne vous en dis rien de plus. Fuyez seulement sa compagnie, c’est un véritable scandaleux. Tout le monde le regarde comme tel. Tenez, c’est encore comme cette femme qui fait la sage et la dévote, il n’y a pas de plus mauvaise personne que la terre puisse porter. D’ailleurs, c’est l’ordinaire que ces personnes qui veulent se faire passer pour être vertueuses ou, si vous voulez, pour être sages, sont des méchantes, et les plus rancuneuses.

« Peut-être que cette personne vous a fait quelque outrage ? »

« Oh ! Non mais vous savez bien qu’elles sont toute de même. Je me suis trouvé un jour avec une de mes anciennes connaissances, c’est un bon ivrogne et un fameux insolent ».

« Peut-être, lui dira l’autre, qu’il vous a fait quelque chose qui vous a fâché ? »

« Ah ! Non, il ne m’a jamais rien dit qui ne fût de dire mais tout le monde regarde comme cela. »

« Si ce n’était pas vous qui me le disiez, je ne voudrais pas le croire. »

« Quand il est avec ceux qui ne le connaissent pas, il sait assez faire l’hypocrite, pour faire croire qu’il est un homme honnête. C’est comme, un jour, je me suis trouvé avec un tel que vous connaissez bien, c’est aussi un homme vertueux. S’il ne fait de tort à personne, il ne faut pas lui en savoir gré, c’est bien quand il ne peut pas mieux faire. Je vous assure que je ne voudrais pas me trouver seul avec lui. »

« Peut-être, lui dira l’autre, qu’il vous a fait tort quelquefois ? »

« Non, jamais, parce que je n’ai rien eu à faire avec lui. »

« Et comment savez-vous donc qu’il est si mauvais sujet ? »

« Oh ! Ce n’est pas malaisé de le savoir, tout le monde le dit. C’est comme celui qui était un jour avec vous : à l’entendre parler, l’on dirait qu’il est l’homme le plus charitable du monde, et qu’il ne peut rien refuser à celui qui lui demande quelque chose ; tandis que c’est un avare fini, qui ferait dix lieues pour gagner deux sols. Je vous assure que maintenant, l’on ne peut avoir confiance en personne. C’est comme celui qui vous parlait tout à l’heure : il fait bien ses affaires, il se tient bien, tous ceux de chez lui vont bien rangés. Ce n’est pas bien malaisé, il ne dort pas toute la nuit. »

« Peut-être que vous l’avez vu prendre quelque chose ? »

« Oh ! Non, je ne lui ai jamais vu rien prendre. Mais l’on a dit qu’une belle nuit, il est rentré chez lui bien chargé. D’ailleurs, il n’a pas trop bonne réputation. »

Il conclut, en disant : « Je vous assure que je ne suis pas sans défaut, mais je serais bien fâché de si peu valoir que ces gens-là. »

Voyez-vous ce fameux pharisien qui jeûne deux fois la semaine, qui paie la dîme de tout ce qu’il possède, et qui remercie le bon Dieu de n’être pas comme le reste des hommes, qui sont injustes, voleurs et adultères ! Voyez-vous cet orgueil, cette haine et cette jalousie ? »

22 septembre 2013

LA LANGUE DU MEDISANT, UNE CHENILLE

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Une pauvre personne, une fois sur la langue des médisants, est semblable à un grain de blé sous la meule du moulin : ils ont déchiré, écrasé et entièrement détruit. Ces personnes-là vous prêteront des intentions que vous n’avez jamais eues, elles empoisonneront toutes vos actions et vos démarches : si vous avez de la piété, que vous vouliez remplir fidèlement vos devoirs de religion ; vous n’êtes plus qu’un hypocrite, un dieu d’église et un démon de maison. Si vous faites des bonnes œuvres, elles penseront que c’est par orgueil, pour vous faire voir. Si vous fuyez le monde, vous serez un être singulier, une personne qui est faible d’esprit. Si vous avez soin de votre bien, vous n’êtes plus qu’un avare. Disons mieux, mes frères : la langue du médisant est comme un ver qui pique les bons fruits, c’est-à-dire les meilleures actions du monde et tâche de les tourner en mauvaise part. La langue du médisant est une chenille qui salit les plus belles fleurs en y laissant la trace dégoûtante de son écume.

22 septembre 2013

VOTRE COEUR N'EST QU'UN TAS D'ORGUEIL

 

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Mais, me direz-vous peut-être, nous ne jugeons que ce que nous voyons, et d’après ce que nous avons entendu, et ce dont nous sommes les témoins :

« Je l’ai vu faire l’action, donc je l’assure. Je l’ai entendu de mes oreilles, ce qu’il a dit. D’après cela, je ne puis pas me tromper. »

Eh bien ! Moi, je vous dirai de commencer à rentrer dans votre cœur qui n’est qu’un tas d’orgueil, qui en est tout rôti : vous vous reconnaîtrez infiniment plus coupable que celui que vous jugez si témérairement, et vous avez grandement lieu de craindre qu’un jour, vous ne le voyiez entrer dans le ciel, tandis que vous serez, vous, traînés avec les démons dans les enfers ! « Ah ! Malheureux orgueilleux, nous dit Saint Augustin, vous osez juger votre frère sur les moindres apparences du mal, et savez-vous s’il ne s’est pas repenti de sa faute, et s’il n’est pas au nombre des amis de Dieu ? Prenez garde seulement qu’il ne prenne pas la place que votre orgueil vous met en grand danger de perdre. » Oui, mes frères, tous ces jugements téméraires et toutes ces interprétations ne viennent que d’une personne qui a un orgueil secret, qui ne se connaît pas, et qui ose vouloir connaître l’intérieur de son prochain : ce qui n’est connu que de Dieu seul. Hélas ! Mes frères, si nous pouvions venir à bout de déraciner  ce premier péché capital de notre cœur, jamais notre prochain ne ferait mal selon nous. Jamais nous ne nous amuserions à examiner sa conduite. Nous nous contenterions de pleurer nos péchés et de travailler, tant que nous pourrions, à nous corriger, et rien autre.

 

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