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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
les sermons du pauvre cure d'ars
25 septembre 2013

LA MAUVAISE MORT

 5

Si vous me demandez ce que l’on entend par une mauvaise mort, je vous répondrai : quand une personne à la fleur de l’âge, étant mariée, jouissant d’une bonne santé, ayant des biens en abondance, et qu’elle laisse des enfants et une femme désolés, il n’est pas douteux que cette mort ne soit très cruelle. Le roi Ezéchias disait : « Quoi ! Mon Dieu ! Faut-il que je meure au milieu de mes années, à la fleur de mon âge. » Et le Roi-Prophète demandait à Dieu de ne pas le faire mourir au milieu de ses années. D’autres disent que mourir de la main des bourreaux, sur une potence, c’est une mauvaise mort. D’autres, que mourir d’une mort subite est une mauvaise mort : comme d’être écrasé par un coup de foudre, d’être suffoqué dans l’eau, de tomber du haut d’une maison et rester sur place. Enfin, d’autres disent que c’est mourir d’une maladie fâcheuse, comme de mourir de la peste ou d’autres maladies contagieuses. Eh bien, moi, mes frères, je vous dirai que toutes ces morts ne sont point mauvaises. Pourvu qu’une personne ait bien vécu, qu’elle meure à la fleur de son âge, sa mort ne laissera pas d’être précieuse aux yeux du Seigneur. Nous avons tant de saints qui sont morts à la fleur de leur âge. Ce n’est pas non plus une mauvaise mort que de mourir de la main des bourreaux. Tous les martyrs sont morts de la main des bourreaux. Mourir d’une mort subite n’est pas encore une mauvaise mort, pourvu que l’on soit prêt. Nous avons tant de saints qui sont morts de la sorte : Saint Syméon fut tué par un coup de foudre sur sa colonne. Saint François de Sales mourut d’apoplexie. Enfin mourir de la peste n’est pas encore une mort funeste : Saint Roch, saint François-Xavier en sont morts. Mais ce qui rend la mort du pécheur malheureuse, c’est le péché. Ah ! C’est ce maudit péché qui le déchire et le dévore dans ce moment épouvantable. Hélas ! Quelque côté que ce pauvre malheureux tourne ses regards, il ne voit que péché, il ne voit que grâces méprisées. Et, hélas ! S’il lève les yeux au ciel, il ne voit qu’un Dieu en colère, armé de toute la fureur de sa justice qui est prête à lui fondre dessus. S’il tourne ses regards en bas, hélas ! il n’aperçoit que l’enfer et ses fureurs, qui ouvre déjà la gueule pour le recevoir. Hélas ! Ce pauvre pécheur n’a pas voulu reconnaître la justice de Dieu pendant sa vie ; dans ce moment, non seulement il la voit, mais il la sent déjà s’appesantir sur lui. Pendant sa vie, il a toujours tâché de cacher ses péchés, ou du moins, de les diminuer ; mais dans ce moment, tout lui est représenté au grand jour. Hélas ! Il voit ce qu’il aurait dû voir, ce qu’il n’a pas voulu voir. Il voudrait pleurer ses péchés, mais il n’est plus temps. Il a méprisé le bon Dieu pendant sa vie, Dieu à son tour le méprise et l’abandonne à son désespoir.

Ecoutez, pécheurs endurcis, qui vous roulez avec tant de plaisir dans le limon de vos ordures, sans avoir même la pensée d’en sortir, qui peut-être n’y penserez que quand le bon Dieu vous aura abandonnés comme il est arrivé à tant d’autres moins coupables que vous. Oui, nous dit le Saint Esprit, les pécheurs, dans leurs derniers moments, grinceront des dents, seront saisis d’une frayeur épouvantable, dans la seule pensée de leurs crimes. Leurs iniquités se soulèveront contre eux et les accuseront. Hélas ! S’écrieront-ils dans ce moment malheureux. Hélas ! A quoi nous ont servi cet orgueil, cette vaine ostentation, et tous ces plaisirs que nous avons goûtés dans le péché ? Tout est passé, et nous n’avons à notre suite aucune trace de vertu, et nous avons été convaincus par notre malice.

C’est précisément ce qui arriva au malheureux Antiochus qui, étant tombé de son chariot, se fracassa tout le corps. Il ressentait une si grande douleur d’entrailles qu’il lui semblait qu’on les lui arrachait. Les vers le rongèrent tout en vie, son corps était puant comme une charogne. Alors, il commença à ouvrir les yeux. C’est ce que font les pécheurs mais trop tard.

« Ah ! S’écriait-il, je reconnais que ce sont les maux que j’ai faits à Jérusalem qui me tourmentent et me rongent le cœur. »

Son corps était dévoré par des douleurs affreuses, et son esprit par une tristesse inconcevable. Il fit venir ses amis, croyant trouver près d’eux quelques consolations. Mais non, abandonné de Dieu qui fait la consolation, il n’en pouvait pas avoir d’autres.

« Hélas ! Mes amis, leur disait-il, je suis tombé dans une terrible affliction. Le sommeil m’a quitté. Je ne saurais reposer un seul instant. Mon cœur est percé de douleurs. Hélas ! Dans quel état de tristesse et d’angoisse suis-je réduit ! Il faut donc que je meure de tristesse, et encore dans un pays étranger. Ah ! Seigneur, pardonnez-moi ! Je réparerai tout le mal que j’ai fait. Je rendrai tout ce que j’ai pris dans le Temple de Jérusalem. Je ferai de grands présents à ce Temple. Je me ferai Juif. J’observerai la loi de Moise. J’irai partout publier la Toute Puissance de Dieu. Ah ! Seigneur, faites, s’il-vous-plaît, miséricorde. »

Mais sa maladie augmente, et le bon Dieu, qu’il a tant méprisé pendant sa vie, n’a plus d’oreilles pour l’entendre. C’était un orgueilleux, un blasphémateur, et malgré ses instantes prières, il ne fut pas écouté, il lui fallut tomber en enfer. 

Triste mais juste punition des pécheurs qui, après avoir méprisé toutes les grâces que le bon Dieu leur a accordées pendant leur vie, ne trouvent plus de grâces quand ils voudraient en profiter. Hélas ! Que le nombre de ceux qui meurent de cette manière est grand aux yeux de Dieu ! Hélas ! Qu’il y en a de ces aveugles dans le monde qui n’ouvrent les yeux que dans le moment où il n’y a plus de remèdes à leurs maux !

Oui, mes frères, oui, vie de péchés et mort de réprouvés. Vous êtes dans le péché, vous ne voulez pas en sortir ? Non, me direz-vous. Eh bien ! Mon ami, vous y périrez. Vous allez voir dans la mort de Voltaire, ce fameux impie. Ecoutez-bien, et vous verrez que si l’on méprise toujours le bon Dieu, et que si le bon Dieu nous attend pendant notre vie, souvent, par un juste jugement, il nous abandonne à la mort lorsque nous voulons revenir à lui. Vivre dans le péché, en pensant que nous en sortirons un jour, c’est un piège du démon qui vous perdra comme il en a tant perdu d’autres. Voltaire, se voyant malade, commença à réfléchir sur l’état d’un pécheur qui meurt avec la conscience chargée de péchés. Il veut rentrer en lui-même, et essayer si le bon Dieu voudra bien lui pardonner tous les péchés de sa vie qui sont en grand nombre. Il compte sur la miséricorde de Dieu qui est infinie et, dans ces belles pensées, il fait venir un de ces prêtres qu’il avait tant outragés  et tant calomniés dans ses écrits. Il se met à ses genoux et lui fait l’aveu de ses fautes, et dépose entre ses mains, la rétraction de ses impiétés et de ses scandales. Il se flattait déjà d’achever le grand ouvrage de sa réconciliation. Mais il se trompait grandement. Le bon Dieu l’avait abandonné : vous allez le voir. La mort devance les derniers secours. Hélas ! Ce pauvre impie sent renaître en lui toutes ses frayeurs. Il s’écrie :

« Hélas ! Suis-je donc abandonné de Dieu et des hommes ? »

Oui, malheureux, tu l’es. Déjà ton partage et ton espoir sont l’enfer. Ecoutez cet impie, il s’écrie avec cette bouche souillée de tant de sacrilège, de tant de blasphèmes contre Dieu, sa religion et ses ministres :

« Ah ! S’écrie t-il, Jésus Christ, Fils de Dieu, qui êtes mort pour tous les pécheurs sans distinction, ayez pitié de moi ! »

Mais hélas ! Presque un siècle d’impiété a lassé la patience de Dieu, qui l’a déjà réprouvé. Il n’est plus qu’une victime que la colère de Dieu engraisse pour les flammes éternelles. Les prêtres qu’il avait tant méprisés, mais que, dans ce moment, il désire tant, n’y sont pas. Le voilà qui entre dans les convulsions et les horreurs du désespoir : les yeux égarés, blême et tremblant d’effroi, il s’agite, il se tourmente, il semble vouloir se venger de ces anciens blasphèmes  dont sa bouche avait été si souvent souillée. Ses compagnons d’impiété craignant qu’on lui apportât les Sacrements, ce qui aurait semblé les déshonorer, l’emportent dans une maison de campagne et là, abandonné dans son désespoir…

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25 septembre 2013

SUR QUI S’ACHARNE LE DEMON ?

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Mais, peut-être pensez-vous, qui sont donc ceux qui sont les plus tentés : ce sont sans doute les ivrognes, les médisants et les impudiques qui se jettent à corps perdu dans leurs ordures, et l’avare qui prend de toutes manières ? Non, mes frères, non, ce ne sont pas ceux-là. Au contraire, les démons les méprisent, ou bien il les retient, crainte qu’ils ne fassent pas assez de mal longtemps parce que, plus ils vivront, plus leurs mauvais exemples trainent d’âmes en enfer. En effet, si le démon avait pressé fortement ce vieux impudique, qu’il ait abrégé ses jours de quinze ou vingt ans, il n’aurait pas enlevé la fleur de la virginité à cette jeune fille en la plongeant dans le plus infâme bourbier de ses impudicités ; il n’aurait pas encore séduit cette femme, ou il n’aurait pas appris le mal à ce jeune qui peut-être le continuera jusqu’à la mort. Si le démon avait porté ce voleur à piller en toute rencontre, depuis longtemps il serait conduit sur l’échafaud, il n’aurait pas porté son voisin à faire comme lui. Si le démon avait sollicité cet ivrogne à se remplir sans cesse de vin, depuis longtemps il aurait péri dans sa crapule ; au lieu qu’en prolongeant ses jours, il en a rendu plusieurs semblables à lui. Si le démon avait ôté la vie à ce musicien, à ce teneur de bal, à ce cabaretier dans une battue ou d’autres occasions, combien qui, sans toutes ces gens, ne seraient pas damnés et qui le seront. Saint Augustin nous apprend que le démon ne tourmente pas beaucoup ces personnes, au contraire, il les méprise et leur crache dessus.

Mais, me direz-vous, qui sont donc ceux qui sont le plus tentés ? Mon ami, le voici ; écoutez-le bien. Ce sont ceux qui sont prêts, avec la grâce de Dieu, de tout sacrifier pour le salut de leur pauvre âme ; qui renoncent à tout ce que sur la terre, on recherche avec tant d’empressement. Ce n’est pas seulement un démon qui les tente, mais des millions qui leur tombent dessus pour les faire tomber dans leurs pièges. En voici un bel exemple. Il est rapporté dans l’histoire, que Saint François d’Assise était rassemblé avec tous ses religieux dans un grand champ où l’on avait bâti de petites maisons de jonc. Saint François, voyant qu’ils faisaient des pénitences si extraordinaires, leur commande d’apporter tous leurs instruments de pénitence. L’on en fit comme des monceaux de paille. Dans ce moment, il y avait un jeune homme à qui le bon Dieu fit la grâce de lui rendre son ange gardien visible : d’un côté, il voyait tous ces bons religieux qui ne pouvaient assez se rassasier de pénitences. D’un autre côté, son bon ange gardien lui fit voir une assemblée de dix-huit mille démons, qui tenaient conseil de la manière dont ils pourraient renverser ces religieux par la tentation. Il y en eut un qui dit : « Vous n’y comprenez rien, ces religieux sont si humbles, ah ! Quelle belle vertu ! Si détachés d’eux-mêmes, si attachés à Dieu. Ils ont un supérieur qui les conduit si bien qu’il est impossible de pouvoir les vaincre. Attendons que le supérieur soit mort, alors nous tâcherons d’introduire des jeunes gens sans vocation qui porteront le relâchement, et par ce moyen nous les aurons. » Un peu plus loin, en entrant dans la ville, il vit un démon seul, qui était assis sur les portes de la ville pour tenter ceux qui étaient dedans. Ce saint demanda à son ange gardien pourquoi est-ce que, pour tenter tous ces religieux, il y avait tant de mille de démons, tandis que pour toute une ville, il n’y en avait qu’un, encore était-il assis ? Son bon ange lui répondit que les gens du monde n’avaient pas même besoin de tentations, qu’ils se portaient assez d’eux-mêmes au mal, tandis que les religieux faisaient bien, malgré tous les pièges que le démon pouvait leur livrer.

Voici, mes frères, la première tentation que le démon donne à une personne qui a commencé à mieux servir le bon Dieu : c’est le respect humain. Elle n’osera plus paraître, elle se cache des personnes avec lesquelles elle avait autrefois pris ses plaisirs. Si on lui dit qu’elle a donc bien changé : elle en a honte ! Ce qu’en dira-t-on est toujours dans sa tête, de sorte qu’elle n’a plus la force de faire le bien devant le monde. Si le démon ne peut la gagner par le respect humain, il fait naître en elle une crainte extraordinaire : que ses confessions ne sont pas bonnes, que son confesseur ne la connaît pas, qu’elle aura beau faire, qu’elle sera tout de même damnée, qu’elle gagne autant de tout laisser que de continuer, parce qu’elle a trop d’occasions. Pourquoi est-ce, mes frères, que quand une personne ne pense pas à sauver son âme, qui vit dans le péché, elle n’est rien tentée ; mais dès qu’elle veut changer de vie, c’est-à-dire qu’elle le désire pour se donner au bon Dieu, tout l’enfer lui tombe dessus ? Ecoutez ce que Saint Augustin va vous dire : « Voilà, nous dit-il, la manière dont le démon se comporte envers le pécheur. Il fait comme un geôlier qui a plusieurs prisonniers renfermés dans sa prison mais qui, tenant la clef dans sa poche, les laisse bien tranquilles, convaincus qu’ils ne peuvent pas sortir. Voilà sa manière d’agir envers un pécheur qui ne pense pas à sortir du péché. Il ne se met pas en peine de le tenter. Il regarde ce temps comme un temps perdu, parce que non seulement il ne pense pas à le quitter, mais il ne fait qu’aggraver ses chaînes : il serait donc inutile de le tenter. Il le laisse vivre en paix, si toutefois l’on peut-être en paix dans le péché. Il lui cache, autant qu’il lui est possible, son état jusqu’à la mort, où il tâche de lui faire la peinture la plus effrayante de sa vie pour le jeter dans le désespoir. Mais une personne qui a résolu de changer de vie pour se donner au bon Dieu, c’est bien autre chose. » Tant que Saint Augustin vécut dans le désordre, il ne s’aperçut presque rien de ce que c’était d’être tenté. Il se croyait en paix, comme il le raconte lui-même. Mais dès le moment qu’il voulut tourner le dos au démon, il fallut se battre avec le démon, jusqu’à en perdre la respiration. Et cela pendant cinq ans. Il employa les larmes les plus amères, les pénitences les plus austères. « Je me débattais avec lui, dit-il, dans mes chaînes. Un jour, je me croyais victorieux, le lendemain j’étais par terre. Cette guerre cruelle et opiniâtre dura cinq ans. Cependant, dit-il, le bon Dieu me fit la grâce d’être victorieux de mon ennemi. » Voyez encore les combats qu’éprouva Saint Jérôme lorsqu’il voulut se donner au bon Dieu, et qu’il eut la pensée d’aller visiter la Terre Sainte. Etant à Rome, il conçut un nouveau désir de travailler à son salut. En quittant Rome, il va s’ensevelir dans un affreux désert pour se livrer à tout ce que son amour pour le bon Dieu pourrait lui inspirer. Alors, le démon, qui prévoyait combien cette conversion en ferait d’autres, semblait crever de désespoir. Il n’y eut sorte de tentation qu’il ne lui livrât. Je ne crois pas qu’il y ait eu un saint qui ait été si fortement tenté que lui. Voici comment il écrivait à un de ses amis : « Mon cher ami, je viens vous faire part de l’affliction et de l’état où le démon veut me réduire. Combien de fois, dans cette vaste solitude, que les ardeurs du soleil rendent insupportables, combien de fois les plaisirs de Rome sont venus m’assaillir. La douleur et l’amertume dont mon âme est remplie me fait verser, nuit et jour, des torrents de larmes. Je vais me cacher dans les lieux les plus écartés pour combattre mes tentations et y pleurer mes péchés. Mon corps est tout défiguré et couvert d’un rude cilice. Je n’ai point d’autre lit que la terre nue, et pour toute nourriture que des racines crues et de l’eau, même dans mes maladies. Malgré toutes ces rigueurs, mon corps ressent encore la pensée des plaisirs infâmes dont Rome est infectée ; mon esprit se trouve au milieu de ces belles compagnies où j’ai tant offensé le bon Dieu. Dans ce désert où je me suis condamné moi-même pour éviter l’enfer, entre ces sombres rochers, où je n’ai point d’autres compagnies que les scorpions et les bêtes farouches, mon esprit brûle encore d’un feu impur mon corps, déjà mort avant moi-même ; le démon ose encore lui offrir des plaisirs à goûter. Me voyant si humilié par des tentations dont la seule pensée me fait mourir d’horreur, ne sachant plus quelle rigueur je dois exercer sur mon corps pour le tenir au bon Dieu, je me jette par terre au pied de mon crucifix, en l’arrosant de mes larmes, et lorsque je peux ne plus pleurer, je prends des pierres, je me frappe la poitrine jusqu’à ce que le sang me sorte par la bouche, en criant miséricorde, jusqu’à ce que le Seigneur ait pitié de moi. Qui pourra comprendre combien mon état est misérable, désirant si ardemment de plaire au bon Dieu et de n’aimer que lui seul. Me voyant sans cesse porté à l’offenser, quelle douleur pour moi ! Aidez-moi mon cher ami du secours de vos prières, afin que je sois plus fort pour repousser le démon qui a juré ma perte éternelle. »

Voilà, mes frères, les combats auxquels le bon Dieu permet que ses grands saints soient exposés. Hélas ! Mes frères, que nous sommes à plaindre, si nous ne sommes pas fortement combattus par le démon ! Selon toute apparence, nous sommes les amis du démon : il nous laisse vivre dans une fausse paix, il nous a endormi sous prétexte que nous avons fait quelques bonnes prières, quelques aumônes, que nous avons moins fait de mal que d’autres. Selon nous, en effet, mes frères, si vous demandez à cette colonne de cabaret si le démon le tente, il vous dira tout simplement que non ; que rien ne le tourmente. Demandez à cette fille de vanité, quels sont ses combats ? Elle vous répondra en riant, qu’elle n’en a point, qu’elle ne sait pas même ce que c’est d’être tentée. Voilà, mes frères, la tentation la plus effroyable, qui est de n’être pas tenté. Voilà l’état de ceux que le démon conserve pour l’enfer. Si j’osais, je vous dirais qu’il prend bien garde de les tenter et de les tourmenter sur leur vie passée, crainte de leur faire ouvrir les yeux sur leurs péchés.

Le plus grand de tous les malheurs, c’est de ne pas être tenté, puisqu’il y a lieu de croire que le démon nous regarde comme lui appartenant, et qu’il n’attend que la mort pour nous traîner en enfer. Rien n’est plus facile à concevoir. Voyez un chrétien qui cherche un tant soit peu le salut de son âme, tout ce qui l’environne le porte au mal, il ne peut souvent pas même lever les yeux sans être tenté, malgré toutes ses prières et ses pénitences. Et un vieux pécheur qui, peut-être depuis vingt ans, se roule et se traîne dans les ordures, il dira qu’il n’est pas tenté ! Tant pis ! Mon ami, tant pis ! C’est précisément ce qui doit vous faire trembler, c’est que vous ne connaissez pas les tentations ; parce que, dire que vous n’êtes pas tenté, c’est comme si vous disiez qu’il n’y a plus de démon ou qu’il a perdu toute sa rage contre les chrétiens. « Si vous n’avez point de tentation, nous dit Saint Grégoire, c’est que les démons sont vos amis, vos conducteurs et vos pasteurs. En vous laissant passer tranquillement votre pauvre vie, à la fin de vos jours, ils vous traîneront dans les abîmes. » Saint Augustin nous dit que la plus grande tentation, c’est de ne point avoir de tentation, parce que c’est être une personne réprouvée, abandonnée du bon Dieu et livrée entre les mains de ses passions. »

25 septembre 2013

NOUS SOMMES PEU DE CHOSE

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La tentation nous est nécessaire pour nous faire sentir que nous ne sommes rien de nous-mêmes. Saint Augustin nous dit que nous devons autant remercier le bon Dieu des péchés dont il nous a préservés que de ceux qu’il a eu la charité de nous pardonner. Si nous avons le malheur de tomber si souvent dans les pièges du démon, c’est que nous nous refions trop sur nos résolutions et sur nos promesses, pas assez sur le bon Dieu. Cela est très véritable. Lorsque rien ne nous chagrine, que tout va selon nos désirs, nous osons croire que rien ne pourra nous faire tomber. Nous oublions notre néant et notre pauvre faiblesse. Nous faisons les plus belles protestations que nous sommes prêts à mourir plutôt que de nous laisser vaincre. Nous en voyons un bel exemple dans Saint Pierre, qui disait au bon Dieu :

« Quand même tous les autres vous renieraient, pour moi, je ne le ferais jamais. »

Hélas ! Le bon Dieu, pour lui montrer combien l’homme livré à lui-même est peu de chose, ne se servit pas des rois, ni des princes, ni des armes ; mais de la seule voix d’une servante, qui paraissait même lui parler d’une manière fort indifférente. Tout à l’heure, il était prêt à mourir pour lui, et maintenant il assure qu’il ne le connaît pas, qu’il ne sait pas de qui on veut lui parler. Pour mieux les assurer qu’il ne le connaissait pas, il en fait le serment. Mon Dieu, de quoi nous sommes capables livrés à nous-mêmes ! Il y en a qui, à leur langage, semblent porter envie aux saints qui ont fait de grandes pénitences. Ils croient qu’ils en pourraient bien faire autant. En lisant la vie de quelques martyrs, nous serions, disons-nous, prêts à tout souffrir cela pour le bon Dieu. Ce moment est bientôt passé, disons-nous, pour une éternité de récompense. Mais que fait le bon Dieu pour un peu nous apprendre à nous connaître, ou plutôt, que nous ne sommes rien, le voici : il permet au démon de s’approcher un peu plus près de nous. Ecoutez ce chrétien qui tout à l’heure, portait envie aux solitaires qui ne vivent que de racines et d’herbes, qui prenait la grande résolution de traiter si durement son corps… Hélas ! Un petit mal de tête, une piqûre d’épingle le fait plaindre aussi gros qu’il est. Il se tourmente, il crie. Tout à l’heure, il aurait voulu faire toutes les pénitences des anachorètes, et un rien le désespère. Voyez cet autre, qui semble vouloir donner volontiers toute sa vie pour le bon Dieu, que tous les tourments ne sont pas capables d’arrêter : une petite médisance, une calomnie, même un air un peu froid, une petite injustice qu’on lui a faite, un bienfait payé d’ingratitude fait de suite naître dans son âme des sentiments de haine, de vengeance, d’aversion, au point de ne vouloir plus voir son prochain ou du moins, d’une manière froide, avec un air qui montre bien ce qui se passe dans son cœur ; et combien de fois en s’éveillant c’est sa première pensée, qui va jusqu’à lui empêcher de dormir. Hélas ! Mes frères, que nous sommes peu de chose et que nous devons peu compter sur toutes nos belles résolutions !

25 septembre 2013

NOUS SOMMES TENTES

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Mais, hélas ! Si nous ne sentons pas nous-mêmes que dans presque toutes nos actions, nous sommes tentés, tantôt par l’orgueil, la vanité, la bonne opinion que nous pensons que l’on aura de nous, tantôt par la jalousie, la haine, la vengeance. D’autres fois, le démon ne vient-il pas nous représenter  les images les plus sales et les plus impures. Voyez dans nos prières, il emporte notre esprit de part et d’autre. Ne vous semble-t-il pas même que nous sommes dans un état… lorsque nous sommes en la sainte présence de Dieu ? Et, bien plus, vous ne trouverez pas un saint qui n’ait pas été tenté depuis Adam, les uns d’une manière, les autres d’une autre, et les plus grands saints ce sont ceux qui l’ont été le plus. Si notre Seigneur a été tenté, c’est pour nous montrer que nous devions l’être aussi. Il faut donc absolument nous y attendre.  Si vous me demandez ce qui est la cause de nos tentations, je vous dirai que c’est la beauté et la valeur de notre âme que le démon estime et aime tant, qu’il consentirait à souffrir deux enfers s’il le fallait, et si par là, il pouvait entraîner notre âme en enfer.

Nous ne devons jamais cesser de veiller sur nous-mêmes, crainte que le démon ne nous trompe dans le moment que nous ne nous y attendrons pas. Saint François nous dit que le bon Dieu lui fit voir, un jour, la lumière dont le démon tentait ses religieux, surtout contre la pureté. Il lui fit voir une troupe de démons qui ne faisaient autre chose que de tirer des flèches contre ses religieux, les unes retournaient  avec violence contre les démons mêmes, qui les avaient tirées. Alors, ils s’enfuyaient en poussant des hurlements effroyables. Les autres retombaient contre qui elles étaient tirées, tombaient à leurs pieds sans leur faire aucun mal. Les autres entraient jusqu’au bout du fer, et enfin les perçaient de part en part. Il faut, pour les chasser, nous servir, comme nous dit Saint Antoine, des mêmes armes : Quand il nous tente d’orgueil, il faut vite nous humilier et nous abaisser devant Dieu. S’il veut nous tenter contre la sainte vertu de pureté, il faut tâcher de mortifier nos corps et tous nos sens et être encore plus vigilants sur nous-mêmes. S’il veut nous tenter par le dégoût dans nos prières, il faut en faire encore davantage, avec plus d’attention, et plus le démon nous dira de les laisser, plus nous devons en augmenter le nombre.

Les tentations les plus à craindre sont celles que nous ne connaissons pas. Saint Grégoire nous dit qu’il y avait un religieux qui, pendant quelque temps, avait été un bon religieux. Il conçut un grand désir de sortir du monastère et de retourner dans le monde, disant que le bon Dieu ne le voulait pas dans ce monastère. Son supérieur lui dit :

« Mon ami, c’est le démon qui est fâché que vous puissiez sauver votre âme, combattez-le. »

Mais non, l’autre crut toujours que cela était. Le saint lui donna la permission de s’en aller. Mais en sortant du monastère, le saint se mit à genoux pour demander au bon Dieu qu’il fît connaître à ce pauvre religieux que ce n’était que le démon qui voulait le perdre. A peine eut-il mis le pied sur le seuil de la porte pour sortir, qu’il vit un gros dragon qui lui tomba dessus.

« Oh ! Mes frères, s’écria-t-il, à mon secours, voilà un dragon qui va me dévorer. »

En effet, les religieux qui étaient accourus à ce bruit, trouvèrent ce pauvre religieux étendu par terre, à demi-mort. Ils l’emportèrent dans le monastère et celui-ci reconnut véritablement que c’était  le démon qui voulait le tenter et qui mourait de rage de ce que son supérieur avait prié pour lui et qu’il l’avait empêché de l’avoir. Hélas ! Mes frères, que nous devons craindre de ne pas connaître nos tentations ! Et nous ne les connaîtrons jamais, si nous ne le demandons au bon Dieu.

25 septembre 2013

MAIS IL VOUS AIDERA

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Oui, mes frères, dans tout ce que nous voyons, dans tout ce que nous entendons, dans tout ce que nous disons et faisons, nous nous sentons portés au mal. Si nous sommes à table, c’est la sensualité, la gourmandise et l’intempérance. Si nous prenons quelques moments de récréation, c’est la légèreté et les entretiens inutiles. Si nous travaillons, c’est la plupart du temps l’intérêt, l’avarice ou l’envie qui nous conduit, ou même la vanité. Si nous prions, c’est la négligence, les distractions, le dégoût et l’ennui. Si nous sommes dans quelque peine ou quelque affliction, ce sont les plaintes et les murmures. Si nous sommes dans la prospérité, c’est l’orgueil, l’amour-propre et le mépris du prochain. Les louanges nous enflent le cœur. Les injures nous portent à la colère. Eh bien ! Mes frères, voilà ce qui a fait trembler les plus grands saints, voilà ce qui a peuplé les déserts de tant de solitaires, voilà quels sont les motifs de tant de larmes, de tant de prières, de tant de pénitences. Il est vrai que les saints qui étaient cachés dans les forêts n’étaient pas exempts de tentations : au moins, ils étaient éloignés de tant de mauvais exemples dont nous sommes environnés continuellement et qui perdent tant d’âmes. Cependant, mes frères, nous voyons dans leur vie qu’ils veillaient, qu’ils priaient et tremblaient sans cesse ; tandis que nous, pauvres aveugles, nous sommes tranquilles au milieu de tant de dangers de nous perdre ! Hélas ! Mes frères, une partie ne connaît pas même ce que c’est d’être tenté parce que nous ne résistons presque jamais, du moins bien rarement. Hélas ! Mes frères, d’après cela, qui de nous échappera à tous ces dangers ? Qui de nous sera sauvé ? Non, mes frères, une personne qui voudrait réfléchir à tout cela ne pourrait plus vivre tant elle serait effrayée ! Cependant, mes frères, ce qui doit nous consoler et nous rassurer, c’est que nous avons affaire à un bon père, qui ne permettra jamais que nos combats soient au-dessus de nos forces et que chaque fois que nous aurons recours à lui, il nous aidera à combattre et à vaincre.

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25 septembre 2013

VOUS N’EN ETES PLUS MAITRES

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N’est-ce pas que vous vous plaignez chaque jour de vos enfants ? Que vous ne pouvez-vous plus en être maîtres ? Cela est bien vrai. Vous avez peut-être oublié le jour où vous avez dit à votre garçon ou à votre fille :

« Si tu veux aller à la foire de Montmerle, ou bien à la vogue, chez le cabaretier, tu peux bien y aller. Tu reviendras de bonne heure. » Votre fille vous a dit que ce serait bien comme vous vouliez. « Va seulement, tu ne sors jamais, il faut bien que tu aies un moment de plaisir. » Vous ne direz pas que non. Mais plus tard, vous n’aurez besoin ni de la solliciter, ni même de lui donner la permission. Alors, vous vous tourmenterez de ce qu’elle part sans vous le dire. Regardez en arrière, ma mère, et vous vous rappellerez que vous lui aviez donné la permission une fois pour toutes. Vous voulez qu’elle fasse des connaissances pour s’établir. En effet, à force de courir, elle fera des connaissances… N’est-ce pas ma mère ? Laisse dire Monsieur le Curé, pars toujours, sois sage, reviens de bonne heure et sois tranquille. Ceci es très bien, ma mère, mais écoutez.

Un jour, je me trouvai de passer auprès d’un gros feu. Je pris  une poignée de paille bien sèche, je la jetai dedans en lui disant de ne pas brûler. Ceux qui furent témoins de cela, me dirent en se moquant de moi : « Vous avez beau lui dire de ne pas brûler, cela n’empêchera pas qu’elle ne brûle. » « Et comment, leur ai-je répondu, puisque je lui dis de ne pas brûler ? » « Qu’en pensez-vous, ma mère ? Vous y reconnaissez-vous ? N’est-ce pas là votre conduite ?... »

Dites-moi, ma mère, si vous aviez quelques sentiments de religion et d’amitié pour vos enfants, ne devriez-vous pas travailler de tout votre pouvoir à leur faire éviter le mal que vous avez fait vous-même, lorsque vous étiez dans le même cas que votre fille ? Parlons plus clairement. Vous n’êtes pas assez contente d’être malheureuse vous-même, vous voulez encore que vos enfants le soient aussi. Et vous, ma fille, vous êtes malheureuse dans votre ménage ? J’en suis bien fâché, j’en ai bien du chagrin ; mais j’en suis moins étonné que si vous me disiez que vous êtes heureuse, après les dispositions apportées à vous marier.

Oui, mes frères, la corruption est montée aujourd’hui à un si haut degré parmi les jeunes gens, qu’il serait presque aussi impossible d’en trouver qui reçoivent  saintement ce sacrement qu’il est impossible de voir monter un damné dans le ciel.

« Mais, me direz-vous, il y en a bien encore quelques-uns. »

Hélas ! Mon ami, où sont-ils ?... » Ah ! Bien oui, une mère ou un père ne font point de difficulté de laisser une fille avec un jeune homme trois ou quatre heures le soir, ou bien pendant les vêpres.

« Mais, me direz-vous, ils sont sages. »

Oui, sans doute, ils sont sages. La charité doit nous le faire croire. Mais, dites-moi, ma mère, étiez-vous bien sage lorsque vous étiez dans le même cas que votre fille ?

Hélas ! Aujourd’hui, un jeune homme ou une jeune fille veulent s’établir, il faut absolument qu’ils abandonnent le bon Dieu… Non, n’entrons pas dans ce détail, nous y reviendrons une autre fois… Ce que je vous ai dit aujourd’hui n’est qu’un petit aperçu… Revenez dimanche, pères et mères, faites garder la maison à vos enfants, et nous irons plus loin sans pouvoir tout vous faire connaître…

Hélas ! Et vous, pauvres enfants !... Etant votre père spirituel, voici le conseil que j’ai à vous donner. Quand vous voyez vos parents qui manquent les offices, qui travaillent le dimanche, qui font gras les jours défendus, qui ne fréquentent plus les sacrements, qui ne s’instruisent pas : faites tout le contraire, afin que vos bons exemples les sauvent d’eux-mêmes, et si vous aviez ce bonheur, vous auriez tout gagné. C’est ce que je vous souhaite.

24 septembre 2013

VOUS VOULEZ QU’ILS FASSENT DES CONNAISSANCES

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Vous leur parlez du monde. Une mère commencera à dire à sa fille qu’une telle s’est mariée avec un tel, qu’elle a bien trouvé un bon parti, qu’il faudrait bien qu’elle ait le même bonheur. Cette mère n’aura que sa fille en tête, c’est-à-dire qu’elle fera tout ce qu’elle pourra pour la faire briller aux yeux du monde… Elle la chargera de vanités, peut-être même jusqu’à faire des dettes. Elle lui apprendra à marcher bien droit, en lui disant qu’elle marche toute courbée, qu’on ne sait à quoi elle ressemble. Cela vous étonne, qu’il y ait des mères si aveugles ? Hélas ! Que le nombre est grand de ces pauvres aveugles qui cherchent la perte de leurs filles ! Une autre fois, les voyant sortir le matin, elles sont plus empressées à vite regarder si elles ont leur bonnet bien droit, le visage et les mains bien propres, que de leur demander si elles ont donné leur cœur au bon Dieu, si elles ont fait leur prière et offert leur journée. De tout cela, elles n’en parlent pas. Une autre fois, elles diront qu’il ne faut pas paraître sauvage, qu’il faut faire bonne grâce à tout le monde, qu’il faut penser à faire des connaissances pour s’établir. Combien de mères disent à leurs enfants :

« Si tu es bien gentille ou si tu fais bien cela, je te laisserai aller à la foire de Montmerle, ou à la vogue ».

C’est-à-dire, si tu fais bien toujours ce que je voudrai, je te traînerai en enfer. O mon Dieu, est-ce bien le langage de parents chrétiens, qui devraient prier jour et nuit pour leurs pauvres enfants ?... Ce qu’il y a encore de plus triste, c’est qu’il y a des enfants qui ne sont nullement portés à sortir. Les parents sont à les prier, à les solliciter, en leur disant :

« Tu restes toujours là. Tu ne trouveras pas à t’établir. L’on ne te saura pas au monde. »

Vous voulez, ma mère, que votre fille fasse des connaissances ? Ne vous inquiétez pas tant, elle en fera bien ! Sans que vous vous tourmentiez si fort. Attendez encore quelque temps, et vous verrez bien qu’elle les a faites…

Vous l’avez poussée la première ; mais ce n’est pas vous qui l’en retirerez. Vous pleurerez peut-être, mais de quoi serviront vos larmes ? De rien…

24 septembre 2013

ILS CHASSENT LE SAINT ESPRIT

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Voyez ces pères et mères qui ne cessent de vomir ces péchés pendant toute la journée à leurs enfants, sous prétexte de les amuser et d’en avoir la paix ! Hélas ! Ces pauvres misérables ne voient pas qu’ils attirent la malédiction sur leurs pauvres enfants, et qu’ils chassent le Saint Esprit de leur cœur en leur donnant aussi l’habitude de mentir.

« Mais, me diront ces pères et mères, qui n’ont jamais connu leur devoir, c’est pour les faire rester tranquilles. Ils nous sont toujours après, cela ne porte de perte à personne. »

Cela ne porte de perte à personne ? Mon ami, ne comptez-vous pour rien d’éloigner de vous le Saint Esprit, de diminuer en vous la source des grâces pour votre salut ? Ne comptez-vous pour rien d’attirer la malédiction du ciel sur vos pauvres enfants ? Ne comptez-vous pour rien de prendre Jésus Christ lui-même et de le conduire jusqu’au Calvaire ? Mon Dieu ! Que nous connaissons peu le ravage que le péché fait dans celui qui a le malheur de le commettre !

24 septembre 2013

IL FAUT LE DIRE

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Vous ne devez pas faire coucher vos servantes ou vos filles dans les appartements ou vos domestiques vont chercher, le matin, vos raves et vos pommes de terre. Il faut le dire à la honte des pères et des mères : de pauvres enfants, des servantes auront la confusion de se lever, de s’habiller devant des gens qui n’ont pas plus de religion que s’ils n’avaient jamais entendu parler du vrai Dieu. Souvent, les lits de ces pauvres enfants n’auront point de rideau.

« Mais, me direz-vous, s’il fallait tout ce que vous dites, il y aurait bien de l’ouvrage. »

Mon ami, c’est l’ouvrage que vous devez faire, et si vous ne le faites pas, vous en serez jugé et puni : voilà…  Je sais bien que vous ne ferez rien ou presque rien de ce que je viens de vous enseigner. Mais n’importe, je vous dirai toujours ce que je dois vous dire. Ensuite, tout le mal sera pour vous et non pour moi… Quand le bon Dieu vous jugera, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ce qu’il fallait faire ; je vous rappellerai ce que je vous dis aujourd’hui.

24 septembre 2013

VOUS REPONDREZ DE LEURS AMES

 

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« Mais, me direz-vous, nous ne pouvons pas toujours les suivre. Il y aurait bien de quoi faire. »

« Pour cela, mes frères, je ne vous en dis rien. Mis tout ce que je sais, c’est que vous répondrez de leurs âmes comme de la vôtre même. »

« Mais nous faisons bien ce que nous pouvons. »

« Je ne sais si vous faites ce que vous pouvez. Mais ce que je sais, c’est que si vos enfants se damnent chez vous, vous le serez aussi. Voilà ce que je sais et rien autre. Vous aurez beau dire que non, que je vais trop loin. Vous en conviendrez, si vous n’avez pas entièrement perdu la foi. Cela seul suffirait à vous jeter dans un désespoir dont vous ne pourriez sortir. Mais je sais bien que vous ne ferez pas un pas de plus pour mieux vous acquitter de vos devoirs envers vos enfants. Vous ne vous inquiétez pas de tout cela, et vous avez presque raison, parce que vous aurez le temps de vous tourmenter pendant toute l’éternité. Passons plus loin. »

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