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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
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NOTRE DAME MIRACULEUSE DES ROSES ET MAMMA ROSA
7 mars 2012

Qu'est-ce que LA VISITATION ? Deuxième Mystère Joyeux du Rosaire

LA VISITE DE MARIE A ELISABETH

(Tiré du 1er Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé »)

 011

Je suis dans un pays montagneux. Ce ne sont pas de hautes montagnes mais ce ne sont non plus des collines. Elles ont déjà des cimes et des gorges de vraies montagnes comme on en voit sur notre Apennin tosco-ombrien. La végétation est drue et magnifique. Il y a en abondance des eaux fraîches qui conservent vertes les prairies et productifs les vergers peuplés de pommiers, de figuiers avec, autour des maisons, des vignes. Ce doit être le printemps car les grappes sont déjà grosses comme des grains de vesce et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui maintenant paraissent verts ; sur les branches supérieures des figuiers, il y a des fruits qui sont déjà bien formés. Les prés sont un vrai tapis moelleux aux mille couleurs. Les troupeaux sont en train d’y paître, ou bien ils se reposent, taches blanches sur l’émeraude de l’herbe.

Marie gravit, avec sa monture, un chemin en assez bon état qui doit être la principale voie d’accès. Elle monte parce que le pays dont l’aspect est assez régulier, est situé plus haut. Celui qui me renseigne habituellement me dit : « Cet endroit, c’est l’Hébron ». Vous me parliez de Montana. Mais je ne suis pas fixée, je ne sais si « Hébron » désigne tout le pays ou l’agglomération. Je dis donc ce que j’entends.

Voila que Marie est entrée dans la cité. C’est le soir : des femmes sur les portes observent l’arrivée de l’étrangère et en parlent entre elles. Elles la suivent de l’œil et ne se rassurent qu’en la voyant s’arrêter  devant une des plus belles maisons située au milieu du pays. Devant se trouve un jardin puis, en arrière et autour, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend suivant le relief de la montagne pour aboutir à un bois de haute futaie ; ensuite j’ignore ce qu’il y a. La propriété est entourée d’une haie de ronces ou de rosiers sauvages. Je ne distingue pas bien ce qu’ils portent. La fleur et le feuillage de ces buissons se ressemblent beaucoup et tant que le fruit n’est pas formé sur les branches, il est facile de se tromper. Sur le devant de la maison, sur le côté donc qui fait face au pays, la propriété est entourée d’un petit mur blanc sur lequel courent des branches de vraies roses, pour l’instant sans fleurs mais déjà garnis de boutons. Au centre, une grille de fer qui est fermée. On se rend compte que c’est la maison d’un notable du pays ou d’un habitant assez fortuné. Tout, en effet, indique sinon la richesse, au moins l’aisance certainement. Il y a beaucoup d’ordre.

Marie descend de sa monture et s’approche de la grille. Elle regarde à travers les barreaux et ne voit personne. Alors elle cherche à manifester sa présence. Une petite femme qui, plus curieuse que les autres, l’a suivie, lui indique un bizarre agencement qui sert de clochette. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on remue l’axe avec une corde, ils battent l’un contre l’autre en faisant un bruit qui imite celui d’une cloche ou d’un gong.

Marie tire la corde mais si gentiment que l’appareil tinte légèrement et personne ne l’entend. Alors la femme, une petite vieille, tout nez et menton et entre les deux, une langue qui en vaut dix, s’accroche à la corde et tire, tire, tire. Un vacarme à réveiller un mort. « C’est cela qu’il faut faire. Autrement, comment pouvez-vous vous faire entendre ? Sachez qu’Elisabeth est vieille et aussi Zacharie. Et à présent, il est muet et sourd par-dessus le marché. Les domestiques sont aussi vieux, le savez-vous ? N’êtes-vous jamais venue ? Connaissez-vous Zacharie ? Vous êtes… ».
Pour délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions, survient un petit vieux qui boite.  Ce doit être un jardinier ou un agriculteur  car il a en mains un sarcloir et, attachée à la ceinture, une serpette. Il ouvre et Marie entre en remerciant la petite vieille mais… hélas ! Sans lui répondre. Quelle déception pour la curieuse !

A peine à l’intérieur, Marie dit : « Je suis Marie de Joachim et d’Anne, de Nazareth. Cousine de vos maîtres ».

Le petit vieux s’incline, salue et se met à crier : « Sara ! Sara ! ». Il rouvre la gille pour faire rentrer l’âne resté dehors parce que Marie, pour se défaire de la petite vieille importune, s’est glissée vite vite à l’intérieur et le jardinier , aussi rapide qu’elle, a fermé la grille au nez de la commère et tout en faisant entrer la monture, il dit : «  Ah ! Grand bonheur et grande peine en cette maison ! Le Ciel a donné un fils à la stérile, que le Très Haut en soit béni ! Mais Zacharie est revenu, il y a sept mois, muet de Jérusalem. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Vous l’avez peut être appris ? La patronne vous a tant désirée au milieu de cette joie et de cette peine ! Souvent, elle parlait de vous avec Sara et disait : « Si j’avais encore ma petite Marie avec moi ! Si elle avait encore été au Temple ! J’aurais demandé à Zacharie de l’amener. Mais maintenant le Seigneur l’a voulue comme épouse à Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me donner du réconfort dans cette peine et m’aider à prier Dieu car elle est si bonne et au Temple, tout le monde la pleure. A la dernière fête, quand je suis allée avec Zacharie la dernière fois à Jérusalem pour remercier Dieu de m’avoir donné un fils, j’ai entendu ses maîtresses me dire : «  Le Temple semble avoir perdu les chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus en ces murs ». « Sara ! Sara ! Ma femme est un peu sourde mais viens, viens que je te conduise ».

Au lieu de Sara, voila en haut d’un escalier au flanc d’un côté de la maison, une femme d’âge plutôt avancé, déjà toute ridée avec des cheveux très grisonnants. Ses cheveux devaient être très noirs parce que très noirs sont encore ses cils et ses sourcils et qu’elle était très brune, le teint de son visage l’indique clairement. Contrastant étrangement avec vieillesse évidente, sa grossesse est déjà très apparente malgré l’ampleur de ses vêtements. Elle regarde protégeant par la main ses yeux du soleil. Elle a reconnu Marie. Elle lève les bras au ciel avec un : « Oh ! » étonné et joyeux et se hâte, autant qu’il lui est possible, à la rencontre de Marie. Marie, toujours réservée dans sa démarche, se met aussi à courir, agile comme un faon et arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. Marie reçoit sur son cœur avec une vive allégresse sa cousine qui pleure de joie en la voyant.

Elles restent embrassées un instant et puis Elisabeth se détache de l’étreinte avec un : « Ah ! » où se mêlent la douleur et la joie et elle porte la main sur son ventre grossi. Elle penche son visage, pâlissant et rougissant alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal.

Mais Elisabeth, après être restée une minute comme recueillie en elle-même, lève un visage tellement radieux qu’il semble rajeuni. Elle regarde Marie avec vénération en souriant comme si elle voyait un Ange et puis elle s’incline en un profond salut en disant : « Bénie es-tu parmi toutes les femmes ! Béni le Fruit de ton sein ! (elle dit ainsi : deux phrases bien détachées). Comment ai-je mérité que vienne à moi, ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Voila qu’au son de ta voix, l’enfant a bondi de joie dans mon sein et lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a dit une très haute vérité dans les profondeurs de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu serait possible même ce qui ne serait pas possible à l’esprit humain ! Bénie es-tu parce que grâce à ta foi, tu feras accomplir les choses qui t’ont été prédites par le Seigneur et les prophéties des Prophètes pour ce temps-ci ! Bénie es-tu pour le Salut que tu as engendré pour la descendance de Jacob ! Bénie es-tu pour voir apporté la Sainteté à mon fils qui, je le sens, bondit comme une jeune chevrette pour la joie qu’il éprouve en mon sein ! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié avant la Rédemption par le Saint qui croît en toi ! ».

Marie, avec deux larmes, qui comme des perles descendent de ses yeux qui rient  vers sa bouche qui sourit, le visage levé vers le ciel et les bras levés aussi, dans la pose que plus tard, tant de fois aura son Jésus, s’écrie : « Mon âme magnifie son Seigneur » et elle continue le cantique comme il nous a été transmis. A la fin, au verset : « Il a secouru Israël son serviteur…etc… », elle croise les mains sur sa poitrine, s’agenouille, prosternée jusqu’à terre en adorant Dieu.

Le serviteur s’était respectueusement éclipsé quand il avait vu qu’Elisabeth ne se sentait pas mal mais qu’au contraire, elle confiait ses pensées à Marie. Il revient du verger avec un vieillard imposant aux cheveux blancs et à la barbe blanche, qui de loin, avec de grands gestes et des sons gutturaux, salue Marie.

« Zacharie arrivé » dit Elisabeth en touchant à l’épaule la Vierge absorbée dans sa prière. « Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de n’avoir pas cru. Je t’en parlerai plus tard mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu puisque tu es venue, toi, la Pleine de Grâce ».

Marie se lève et va à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’à terre. Il est très ample ce vêtement et attaché à la taille par un large galon brodé.

Zacharie par gestes souhaite la bienvenue et ensemble, ils rejoignent Elisabeth. Ils entrent tous dans une vaste pièce très bien disposée. Ils y font asseoir Marie et lui font servir une tasse de lait qu’on vient de traire, il écume encore, avec des petites galettes.

Elisabeth donne des ordres à la servante, finalement apparue avec les mains enfarinées et des cheveux encore plus blancs qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Peut-être était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi à un serviteur, que j’entends appeler Samuel, l’ordre de porter le coffre de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte.

Marie répond entre temps aux questions que lui fait Zacharie en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses, qu’il lui parle de Joseph et qu’il lui demande comment elle se trouve épousée. Mais je comprends aussi que Zacharie n’a aucune lumière surnaturelle su l’état de Marie et sa condition de Mère du Messie. C’est Elisabeth qui, approchant de son mari et lui mettant affectueusement une main sur l’épaule comme pou une chaste caresse, lui dit : « Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur. » Mais elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie et Marie la regarde mais ne l’invite pas à en dire plus, et elle se tait.

Marie dit :

« La première manifestation de l’amour du prochain s’exerce envers le prochain. Que cela ne te semble pas un jeu de mots.

La charité a un double objet : Dieu et le prochain. Dans la charité à l’égard du prochain est comprise celle qui s’exerce envers nous-mêmes. Mais si nous nous aimons plus que les autres, nous ne sommes plus charitables, nous sommes égoïstes. Et même dans les choses permises, il faut être assez saint pour faire passer en premier lieu les besoins du prochain. Soyez tranquilles, mes enfants : Dieu, pour les âmes généreuses, supplée avec les moyens de sa toute puissante bonté.

Cette certitude m’a fait venir à Hébron pour aider ma parente dans la situation où elle se trouvait. Et à mon dessein de secours humain, en donnant au-delà de toute mesure, comme c’est son habitude, Dieu a ajouté le don d’un secours surnaturel auquel je ne pensais pas. Je vais pour porter un secours matériel, et Dieu sanctifie la droiture de ma démarche opérant la sanctification du fruit de sein d’Elisabeth et, avec cette sanctification qui présanctifia le Baptiste, soulage la souffrance physique d’une fille d’Eve âgée et concevant à un âge inhabituel.

Elisabeth, femme de foi intrépide et abandonnée avec confiance à la volonté de Dieu, mérita de comprendre le mystère renfermé en moi. L’Esprit lui parla par le bondissement de l’enfant en son sein. Le Baptiste a prononcé son premier discours d’Annonciateur du Verbe à travers les voiles des veines et de la chair, qui à la fois le séparaient de sa sainte mère et en même temps, l’unissaient à elle.

Et je ne refuse pas de dire, à elle qui en est digne et à qui la Lumière se révèle, ma qualité de Mère du Seigneur. Le refus de ma part aurait eu pour effet de refuser à Dieu la louange qui Lui était due, la louange que je portais en moi et que, ne pouvant dire à personne, je confiais aux plantes, aux fleurs, aux étoiles, au soleil, au chant mélodieux des oiseaux, aux brebis patientes, au murmure des ruisseaux et à la lumière d’or qui me donnait un baiser en descendant du Ciel. Mais prier à deux est plus doux que de dires, seules, notre prière. J’aurais voulu que le monde entier connaisse ma destinée, pas pour moi mais pour qu’il s’unisse à moi pour la louange de mon Seigneur.

La prudence m’a défendu de révéler à Zacharie la vérité. C’aurait été outrepasser l’œuvre de Dieu. Si j’étais pour Lui, Epouse et Mère, j’étais toujours sa servante et je ne devais pas, à cause de son grand amour pour moi, me permettre de me substituer à Lui et de prendre une décision qui m’aurait mise au-dessus de Lui.

Elisabeth en sa sainteté, se rend compte et se tait car qui est saint est toujours soumis et humble.

Un don de Dieu doit toujours nous rendre meilleurs. Plus nous recevons de Lui, plus nous devons donner, car plus nous recevons, plus cela manifeste qu’Il est en nous et avec nous et nous devons nous efforcer de nous rapprocher de sa perfection.

Voila pourquoi, en faisant passer au second plan mon travail personnel, je travaille pour Elisabeth. Je ne me laisse pas dominer par la crainte de n’avoir pas le temps. Dieu est le maître du temps. Quand on espère en Lui, on profite de sa providence même pour les choses matérielles. L’égoïsme n’avance à rien : il retarde tout. La charité ne retarde rien : elle avance les réalisations. Retenez bien toujours cela.

Quelle paix dans la maison d’Elisabeth ! Si je n’avais pas eu la pensée de Joseph et celle, celle de mon Enfant qui devait racheter le monde, j’aurais été heureuse. Mais déjà la Croix projetait son ombre sur ma vie et comme une sonnerie funèbre j’entendais la voix des Prophètes…

Je m’appelais Marie. L’amertume se mélangeait toujours aux douceurs que Dieu versait en mon cœur. Et elle y a toujours été, en augmentant jusqu’à la mort de mon Fils. Mais quand Dieu nous appelle à la destinée de victimes pour son honneur, oh ! il est doux d’être moulues comme le grain sous la meule pour faire de notre douleur le pain qui fortifie les faibles et les rend capables de gagner le Ciel ! »

 

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